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Nous savons peu de choses sur la Vie d'Usui Sensei. Le texte qui suit est un recueil de notes que j'ai réalisé à partir de mes recherches. Remettant sans cesse en question les informations que je peux recevoir, cette page a très souvent subie des modifications.

Chronologie historique

Mikao Usui a vu le jour le 15 août 1865, à l' Époque d'Edo (1600 - 1868), dans le village de Taniai, dans le district de Yamagata. Actuellement, il porte le nom de Miyama-cho et fait parti de la préfecture de Gifu (Gifu ken) située au centre de l'île de Honshu. Son nom bouddhiste était Gyôhan, son nom posthume, Reizan-in Shyo Tenshin Koji. Il était un descendant de Tsunetane Chiba, un célèbre samouraï de la fin de l'ère Heian au début de l'ère Kamakura (1150- 1210), comme l'atteste la stèle commémorative érigée en son honneur au temple de Saihoji. Son père se prénommait Taneuji, dit Uzaemon ; le nom de jeune fille de sa mère était Kawai. Il avait deux fréres, Sanya et Kuniji, respectivement médecin et policier, et une soeur plus âgée appelée Tsuru. Dés l’enfance, il manifesta une grande capacité de travail. On dit de lui qu’il était doté de qualités vraiment supérieures.

Certains commentateurs affirment qu'il fût placé très jeune dans un temple bouddhiste Tendai mais rien ne confirme que ce fût sous l'autorité de cette Ecole et encore moins qu’il fût placé dans un temple bouddhiste. Il a sûrement été enseigné au bouddhisme, mais rien de surprenant, car durant l'Ere d'Edo, les moines instruisaient les enfants des villages dans de petits temples nommaient "Terakoya". Il y avait de nombreuses petites écoles sur l'ensemble du Japon, où les textes bouddhiques, confucianistes, les oeuvres classiques japonaises, le calcul, etc., y étaient enseignés. Grâce au système par lequel chaque habitant devait se trouver affilié à un temple bouddhiste et grâce à ces petites écoles pour enfants, le bouddhisme était au coeur de la vie des Japonais.

Le gouvernement de l'époque faisait un usage intensif des lectures instructives écrites en kana (kanahôgo) afin de moraliser le peuple. Ces lectures, écrites par des moines bouddhistes, prônaient une morale qui devait valoir tout en chacun et qui n'était pas sans avoir quelques points communs avec les idées confucianistes. Ainsi, le confucianisme enseignait que l’on devait suivre les cinq chemins (gorin) : Entre le souverain et le sujet, il faut avoir le Gi ou l’obligation, entre le père et son enfant, il faut avoir le Shin ou l’amour, entre le mari et la femme, il faut avoir le Betsu ou la distinction, entre les personnes aînées et les plus jeunes, il faut avoir le Jo ou l’ordre, entre des amis, il faut avoir le Shin ou la confiance. Ainsi que les cinq morales (gojô) : Jin ou l’affection envers les autres, Gi ou la raison qu’on doit remplir, Rei ou la morale pour maintenir l’ordre de la société, Chi ou la sagesse à distinguer le bien du mal, Shin ou la confiance. Le bouddhisme, quant à lui, recommandait d’observer les quatre bienfaits (shishu-shôgyo) qui sont quatre genres d’exercices bouddhiques : Les Bodhisattva, c’est-à-dire ceux qui désirent devenir Bouddha doivent aimer et respecter leurs parents et maîtres. Les Bodhisattva doivent établir le voeu de devenir Bouddha. Les Bodhisattva doivent pratiquer des exercices bouddhiques. Les Bodhisattva doivent lire et réciter les sutras (textes sacrès) pour atteindre l’état de Bouddha. Et les dix bonnes actions (jûzengô). Jûzen-gô s’oppose aux 10 mauvaises actions que sont : tuer, voler, violer une femme, tromper, mentir, médire, bavarder, convoiter, s’aigrir et concevoir de vaines pensées. Ces enseignements (y compris ceux du Shintoïsme et d’autres) ont fusionné au fil des ans, en marge des conflits qui opposaient ces courants de pensée. (Asuku Ryôko. op. cit.)

1868 - Meiji Tenno fait son entrée dans l'histoire du Japon. L'ère Meiji, placée sous le signe du changement, verra le Japon s'industrialiser et se militariser pour se protéger des puissances européennes et des États-Unis.

La ville d'Edo est renommée « Tokyo » (capitale de l'Est) et devient le siège officiel du gouvernement japonais et le lieu de résidence de l'empereur et du premier ministre.

La même année, il instaure « Shinbutsu Bunri », littérallement, «interdiction légale de la fusion des Kami, divinités ou esprits vénérés dans la religion shintoïste, et des Bouddha », et oblige ainsi le Shintō et le bouddhisme à se séparer.

Juillet 1869 - La Marine impériale japonaise (Dai-Nippon Teikoku Rikugun) sera officiellement établie. Elle fût créée pour remplacer l'armée japonaise traditionnelle constituée par les samouraïs, des membres de la classe guerrière qui dirigeait le Japon féodal.

1870 - le shinto devient une religion d'état : le Kokka shinto ou shinto d'état. Un Office du culte shinto (Jingikan) fut établi afin de promouvoir les rites et le culte officiel et tous les prêtres devinrent des employés de l'État. Chaque citoyen devait s'enregistrer comme membre de son sanctuaire local (ujiko), devenant par le fait même membre du sanctuaire d'Ise. Le culte Impérial perdit de son importance après 1945.

1871 - Le ministère de l'éducation est créé. Il aura trois actions principales : nationalisme et loyauté au pouvoir sont prônés dans les écoles, les diplômes sont valorisés comme passeport pour l'emploi et on introduit rapidement et massivement les connaissances étrangères.

1872 – Interdiction du Shugendo, religion syncrétiste issue du bouddhisme et du shintoïsme, considérée superstitieuse par le gouvernement en place.

Traduit par "la voie de la formation pour atteindre des puissances spirituelles", le Shugendo porte sur le culte de la nature et consiste en des rituels et pratiques ascétiques dans les montagnes. Son but est le développement des pouvoirs spirituels (gen) par la pratique (do) vertueuse de l'ascèse (shu). Il fût interdit en raison de son éclectisme par un gouvernement réformateur soucieux de sortir de son féodalisme. Les prêtres ont eu le choix de devenir des prêtres Shinto ou des prêtres ordonnés dans la tradition du bouddhisme Tendai ou Shingon ou de renoncer complètement à leur rôle religieux.

La même année, un système d’éducation nationale obligatoire est instauré. La première école primaire du pays est fondée en 1873, rattachée à Tōkyō Shihan Gakkō, l’actuelle université de Tsukuba. L’université de Tōkyō est créée quatre ans plus tard. (Moritomi Saegusa. op. cit.)

1876 - Suppression de la classe des bushi, guerriers japonais appartenant à la classe supérieure chargés de la protection des clans familiaux religieux et des rentes des Samurais.

1877 / 78 - Selon ce que raconte certains commentateurs du Reiki - mais cette information reste à être vérifiée -, à l'âge de 12 ans, Usui Sensei débute un entraînement martial, l'Aiki jutsu et obtiendra le grade de Kaiden à l'âge de 20 ans. L’Aiki jutsu est un art de combat basé sur le principe de coordination entre l’attaque et la défense, qui consiste à rassembler (aï) son énergie (ki) puis à l’harmoniser (aï) avec les forces (ki) contraires ou opposées, afin d’acquérir la possibilité de contrôler toute situation conflictuelle. Issu de la doctrine In-Yo-Ho, qui recherchait l’harmonie entre l’homme le ciel et la terre, le principe de base aïki-ho met l’accent sur la non-résistance à l’action ou à la réaction d’un adversaire.

Adulte, élève talentueux et persévérant, il poursuivra un enseignement supérieur. Il est tout à fait possible qu'il fût en contact avec des intellectuels occidentaux de son époque, et qu'il se soit intéressé aux nouvelles technologies et à la médecine occidentale. Cette ouverture semble s'être faite aussi par plusieurs de ses voyages en Europe et en Amérique. L'Ere Meiji, Meiji qui signifie "gouvernement éclairé", appelée aussi "restauration Meiji", a été le symbole de la fin de l'isolement du Japon qui dura 200 ans et l'ouverture vers l'Occident.

En 1887 - Il épouse Sadako Suzuki ; sa date de naissance est inconnue. Elle décédera le 17 octobre 1946. De cette union naîtra deux enfants : Un garçon prénommé Fuji, né en 1908, décédé le 10 juillet 1946, et une fille, prénommée Toshiko, née en 1913, décédée le 23 septembre 1935. Fuji était professeur à l'université de Tokyo et reprit les affaires familiales à la mort de son père. C’est lui qui fît ériger la tombe de son père en 1927, l’année suivante de son décès.

Il exerça plusieurs professions : homme d'affaires, fonctionnaire, missionnaire, journaliste, secrétaire, aumônier de prison (d'après Hiroshi Doï), conseiller de Shinpei Goto (1898-1906). Après des fonctions dans divers ministères, Shinpei Goto devint gouverneur de la ville de Tokyo en 1920. Il est certain que cela a dû aider Usui sensei d’être en contact avec des gens importants.

1889 - La constitution donne la liberté de croyances religieuses au peuple Japonais. Selon Jean Herbert, c'est au XIVe siècle que commença une réaction de défense contre les bouddhistes. Le grand mouvement de purification des temples shintô débuta au XVIIe siècle, et prit une ampleur nationale au siècle suivant. Pour la première fois de grands théologiens firent leur apparition, dont les plus célèbres furent Motoöri, Mabuchi et A.Hirata ...

[...] Le gouvernement Shôgunal qui souhaitait maintenir l'ordre féodal parmi ses sujets commença à se montrer plus sévère vis-à-vis du bouddhisme, déjà fortement implanté, à cette époque, dans la vie des Japonais. Les mesures de contrôle des activités bouddhiques par le gouvernement Tokugawa étaient les suivantes :

1. Tout Japonais devait appartenir à un temple bouddhique. L'on se devait d'y organiser les cérémonies funéraires ainsi que quelques cérémonies annuelles bouddhiques. Ce système avait été mis en place afin de localiser les chrétiens alors opprimés et afin de surveiller les déplacements de la population. Chacun devait porter une carte d'identité remise par le temple bouddhique.

2. Le gouvernement Shôgunal avait établi dans chaque région des organes de direction et de surveillance des temples bouddhiques. On les appelait "Bugyôsho".

3. Le gouvernement ordonna à toutes les écoles bouddhiques (l'école Tendai, l'école Jôdo, l'école Zen, l'école Hokke ...) de classer leurs temples : par exemple, le temple principal de l'école Tendai, les temples moyens de l'école Tendai, puis les temples descendants de l'école Tendai. Les temples moyens et descendants devaient être sous la domination du temple principal, et le temple principal sous le contrôle du gouvernement Shôgunal. Tous les temples étaient ainsi étroitement tenus par les "Bugyôsho". C'était un système conçu pour prévenir toute tentative de révoltes religieuses.

Le gouvernement Shôgunal, en contrôlant les temples bouddhiques, encourageait aussi les études bouddhiques. Cependant, il interdisait les débats entre les écoles et punissait les moines qui professaient des opinions bouddhiques nouvelles sur les études bouddhiques traditionnelles. C'est ainsi que le bouddhisme de l'époque d'Edo perdit progressivement le pouvoir qu'il détenait avant ces réformes. [...] (Asuku Ryôko. op. cit.)

Revenons à Usui sensei. Nous savons qu'il a eu une vie riche en expériences. Malgré l'adversité, il a cherché à élargir ses connaissances et à approfondir ses études ; Il avait des goûts éclectiques. Ses connaissances en histoire, en écritures bouddhistes, en astrologie, en psychologie et en théologie étaient très vastes. Il a bien pu s'intéresser à d'autres domaines et être en contact avec des maîtres spirituels de son époque, et s'inspirer de leurs enseignements.

Il est possible qu'Usui sensei ait rencontré Kawatsura Bonji (1er mars 1862 - 23 Février 1929), le Fondateur de la religion Miitsukai, axée sur la pratique du Misogi (purification sous les cascades). Son nom officiel était Tsuneji.

Deuxième fils de Kawatsura Nizaemon, un noble vivant près du sanctuaire Usa Jingū (dans l'actuelle préfecture d'Oita), il entreprend une formation ascétique dans les montagnes entourant son village natal dès ses premières années. Il s'est ensuite rendu à Tokyo, où il est devenu disciple du temple bouddhiste Dentsūin dans le quartier de Koishikawa. Au printemps 1906, il crée une association religieuse appelée Dainippon Sekaikyō Miitsukai, qui reçut une reconnaissance officielle, et une fondation religieuse sous le nom Miitsukai en 1921. En 1909, le style de Misogi de Kawatsura, apparemment basé sur des formes rituelles révélées à lui par son kami ancestral (sojin), devient plus largement connu. En 1917, il commence à tenir des rites publiquement. Les rituels effectués aujourd'hui par les prêtres shintoïstes ont quelque chose de commun avec ceux de Kawatsura Bonji.

Il meurt à l'âge de soixante-huit ans en laissant derrière lui de nombreux ouvrages, dont Koten kōgiroku et Dainippon Shinten. Une majorité de ses écrits et les transcriptions de ses conférences ont été publiés en dix volumes entre 1939 à 1940 dans le Zenshu Kawatsura Bonji (Complete Works de Kawatsura Bonji). (Tsushiro Hirofumi. o.cit - Encyclopedia of Shinto)

Février 1909 - Omoto Kyo, le groupe spirituel dirigé par Onisaburo Deguchi (ci-dessous) shintoïste, publie le premier numéro de leur revue intitulée Chokurei-gun. Onisaburo a influencé de nombreuses personnes, y compris Morihei Ueshiba, le Fondateur de l’Aïkido.

1910 - le Judo et le Kendo entrent dans le programme des écoles publiques japonaises.

30 juillet 1912 - L'empereur Meiji décède. Sa sépulture repose à Kyoto au Mont Fushimi Momoyama Ryo, son âme au sanctuaire Meiji (Meiji Jingu) à Tôkyô. Yoshihito, Prince Haru no Miya (1879 - 1926) succède à son père. C'est le début de l'Ere Taishô.

1915 - Selon certaines sources, les préceptes du Reiki ont été introduits à ses enseignements à partir de cette année-là, mais ils n’ont pas été édictés par l'empereur Meiji comme certains commentateurs du Reiki l’ont prétendu pendant longtemps. Un livre intitulé "Kenzen No Genri" (Principes de santé), écrit par un philosophe, Suzuki Bizan, au mois de mars 1914, comprend des préceptes semblables à ceux qu’Usui Sensei a enseignés. Il est donc possible qu'il s'en soit inspiré. Le paragraphe intitulé "Un chemin vers l’état sain" mentionne : "Aujourd’hui seulement, ne sois pas fâché, ne sois pas craintif, avec honnêteté, éffectue diligemment ton devoir, sois aimable avec les autres."

La version exacte du passage mentionnant les préceptes sur la stèle commémorative d’Usui sensei est la suivante : "Lorsque les étudiants commençaient le Reiki, on leur enseignait en premier le code de conduite formulé par l'Empereur Meiji, et on répétait matin et soir sous la forme d'une chansonnette qui nous permettait de garder à l'esprit les cinq préceptes suivants : "Aujourd’hui seulement, pas de colère, pas de souci, de la gratitude, de la diligence, soyons bons envers tous."

1919 - Il a été suggéré qu'Usui sensei a peut-être étudié avec M. Morihei Tanaka (1884 -1928), ou tout du moins a pu être influencé par ses enseignements. Il fut l'un des fondateurs d'un groupe spirituel appelé Tairedo. Il a enseigné une méthode de soins avec le même arrière-plan spirituel que le Reiki. En un sens, il était un maître spirituel dans l'art de guérir avec les pouvoirs psychiques, cependant, après sa mort subite, le mouvement a cessé d'exister et ses enseignements ont été presque totalement perdus.

1918/19 - Mikao Usui pratique le Zen durant 3 ans, mais ne s'engage pas dans la communauté bouddhiste ; il vit au milieu de ses concitoyens et de sa famille.

Mars 1922 - En dépit de ses connaissances et de ses expériences acquises durant toutes ses années d'études et de pratiques spirituelles, il ne parvient pas à atteindre l'éveil espéré, "Anshin Ritsumei", l'état où l'esprit est totalement en paix et tranquille. N'abandonnant pas ses entraînements, mais ne sachant plus quoi faire, il se tourne vers son Maître Zen et lui demande quel entrainement doit-il entreprendre pour atteindre le Satory, l’illumination suprême. Il lui répond : "Tu n’as qu’à essayer de mourir." Après avoir réfléchi à ces mots et pensant que la solution était là, il décide d’entamer une ascèse spirituelle (méditation et jeûne) à Kurama-yama, une montagne sacrée au nord de Kyoto.

La porte de Kurama-dera. Photo prise lors de mon voyage au Japon.

Cette pratique de la méditation est appelée au Japon "Shyu Gyo", le plus haut niveau de l'entraînement spirituel, faire un avec l'Univers, et consiste en une assise immobile semblable aux exercices du bouddhisme Zen.

Fumio Ogawa, le fils adoptif de Kozo Ogawa, étudiant d’Usui sensei, raconte qu’Usui sensei sentit une grande illumination sur le sommet de sa tête et perdit connaissance le 21ème jour de son ascèse. Revenant à lui, il se rendit compte que l'énergie (Reiki) émanait de ses yeux, de sa bouche et de ses mains. En redescendant de Kurama-yama, il se blessa au gros orteil. Aussitôt qu’il toucha sa blessure, il fut guéri. On considère cela comme le premier traitement de Reiki. Il l’expérimenta sur les membres de sa famille et ses amis avec de bons résultats, puis se décida de transmettre cette méthode de sorte que chacun puisse en profiter pour avoir une bonne santé.

La stèle honorant sa mémoire au Temple bouddhique de Saihoji (banlieue de Tokyo) l’atteste :
"Un jour, il alla à Kurama-yama pour pratiquer le "Shyu-gyo", une célèbre pratique ascétique de jeune. Au matin du dernier jour de sa retraite (le 21ème jour), il obtint une influence spirituelle très forte au-dessus de lui et obtint la réalisation du sens de la voie. Cette influence se manifesta tout de suite en tant que pouvoir de guérison miraculeuse. Il essaya d'enseigner cette méthode à tout le monde et non pas la garder traditionnellement comme un secret de famille."

L'Okunoin Maô-den dédié à Gohô Maô-Son. On pense que c'est ici qu'Usui sensei a médité durant 21 jours.
Photo prise lors de mon voyage au Japon.

Cet état d'union et d’unité avec l'univers vécu à Kurama-yama, Usui sensei le désignera de "Reiki". Nous savons aujourd’hui qu’il nomma sa méthode de guérison "Shin Shin Kaizen Usui Reiki Ryoho", "Art de guérison du Reiki d’Usui pour l’amélioration de l’Esprit et du Corps", pour la différencier des autres systèmes de guérison, et qu'il n'a pas créé le terme "Reiki Ryoho" ; de nombreux thérapeutes l'ont utilisés pour désigner leurs méthodes de soins durant l'Ere Meiji (1868-1912), Taisho (1912-1925) et au début de l'Ere Showa (1926-1988).

Il est à noter que les termes "Usui Dô" et "Usui Teate" n’ont jamais désigné les enseignements du Reiki d’Usui. Ces termes ont été créés par des maîtres de Reiki Occidental pour nommer leurs enseignements ; Chris Marsh pour le terme "Usui Teate" enseignements portant sur la pratique du soin manuel d'Usui et les kototama et Dave King pour "Usui Dô", la Voie d'Usui, enseignements portant sur les 5 préceptes, les poèmes de l'Empereur Meiji, les méditations, les techniques de purification et le Reiju.

Avril 1922 - Il créait l'Usui Reiki Ryoho Gakkai, Organisation Usui de la méthode de guérison naturelle par le Reiki, et se nomme Président. Il ouvre un lieu d'étude (dojo) dans le quartier Harajuku de Tokyo. Ce quartier est connu pour abriter l'un des plus célèbres temples shintoïste, le Meiji Jingu, dédié à l'Empereur Meiji et à sa femme, l'Impératrice Shoken. Sa construction dura 8 ans, de 1912 à 1920. Il est situé au milieu d'une forêt artificielle d'une superficie de 700 000 m².

Dés cette année 1922, il institutionnalise des degrés d'apprentissage de sa méthode, accessibles à tous et sans position particulière des mains mais en suivant les indications de l'intuition (Reiji ho). Usui sensei a déjà enseigné le Reiki à quelques personnes connues : Watanabe Kioshi Itami, Kanichi Taketomi, Hoichi Wanami, Kozo Ogawa.

1923 - Introduction des symboles dans le système d'Usui sensei. Toshihiro Eguchi, un ami d'Usui Sensei passe plusieurs mois à travailler et à étudier avec lui. On sait qu'Eguchi pratiquait le soin par les mains mais aussi visualisait des symboles de guérison. Plus tard, il a enseigné sa méthode gratuitement et soignait de même. Selon certaines sources, il serait à l'origine des symboles dans le système d'Usui sensei.

Le 1er septembre 1923, un grand tremblement de terre, en japonais "Kanto daishinsai", dévaste la plaine de Kanto, situe à Honshu, île principale du Japon, provocant de graves dommages aux villes de Yokohama, de Kanagawa, de Shizuoka, et de Tokyo. Un rapport établira le nombre de victimes à au moins 105 385 morts, et à 37 000 disparus. 580 397 bâtiments furent détruits. Usui se mobilise pour soigner les sinistrés, la stèle funéraire de Saihoji l'atteste : " ... Il était très inquiet et passait sa journée à aider et soigner les gens. On ne peut imaginer le nombre incroyable de personnes qu'il traita et sauva de la mort. Il déploya une immense compassion et offrit ses mains avec un tel amour !"

1924 - Il donne l'accès à son manuel, l'Usui Reiki Hikkei, à ses étudiants. De nos jours, il existe plusieurs versions traduites en français. Il contient trois parties : Une introduction explicative sur le Reiki sous forme de questions/réponses, un guide de guérison (Ryoho Shishin) comprenant des positions originales des mains pour traiter diverses pathologies divisées en 11 chapitres, ainsi que les poèmes (Gyosei) de l’Empereur Meiji. Le Hikkei fût ensuite compilé dans les années 1970 par Kimiko Koyama sensei, la 6ème Présidente de la Gakkai. Il comprennait 68 pages.

1925 - En février, il commence la construction d'une vaste clinique de Reiki à Nakano, un quartier nouveau de Tokyo. La même année, il revoit sa méthode de soin et renomme les niveaux de ses enseignements. Ils se divisent à présent en 4 degrés. Shoden : Le niveau élémentaire avec l'apprentissage de l'imposition des mains ; Chuden : Le niveau complémentaire. D'autres pratiques énergétiques et des techniques de massage sont intégrés au système. Okuden : Le niveau secondaire avec des méthodes de soin mental et à distance ; et Kaiden : Le niveau supérieur réservé aux enseignements philosophique et spirituel du Reiki.

9 mars 1926 - Il meurt d’un accident vasculaire cérébral en donnant un Reiju à Fukuyama dans le district d'Hiroshima, lors d'un séjour à Kure et Saga. Il avait 62 ans. Ses cendres reposent avec celles de sa femme et de ses enfants au cimetière public du temple de Saihô-ji dans le district de Suginami de Tokyo. L'Usui Reiki Ryoho Gakkai créée en avril 1922 continue de transmettre les enseignements de Mikao Usui.

La tombe d'Usui sensei au cimetière public de Saihô-ji. Photo prise lors de mon voyage au Japon.

A la suite, les présidents de l’Usui Reiki Ryoho Gakkai ayant succédés à Usui sensei :

2ème Président - Ushida Jusaburo sensei (1865-1935), contre-amiral de la Marine. Il a formé de nombreux étudiants et est à l’origine de la calligraphie du mémorial d’Usui Sensei. C’est Masayuki Okada, Docteur en littérature et célèbre érudit, qui rédigea l'épitaphe, ce qui ne laisse aucun doute qu’Usui sensei et le Reiki Ryoho étaient bien acceptés par les intellectuels.

3ème Président - Taketomi Kanichi sensei (1878-1960), contre-amiral de la Marine. Il a souligné l'importance de percevoir le Reiki (Reiji ho) et le diagnostic. Il organisa des ateliers à l’"Inokashira Onshi koen", littéralement le "parc du cadeau impérial d’Inokashira", situé dans la partie ouest de Tokyo. Inauguré en 1918, le parc est l’un des premiers cédés par l’Empereur Taishô à la ville de Tokyo. Il abrite de nombreux temples et sanctuaires, dont un dédié à la déesse de l’amour "Benzaiten".

4ème Président - Watanabe Yoshiharu sensei, philosophe et professeur à Takaoka (préfecture de Toyama) dans une école supérieure de commerce. Il serait à l’origine de "Tanden Chiryo ho", le traitement par le tanden de 30 minutes.

5ème Président - Wanami Hoichi sensei (1883 -1975), vice-amiral de la Marine. On dit de lui qu’il avait beaucoup de connaissances et avait étudié la façon de "garder une bonne santé". Il propagea le Reiki Ryoho dans de nombreux lieux au Japon et donna souvent des conférences. A un âge avancé, il céda sa patientèle à Koyama sensei, la 6ème Présidente.

6ème Présidente - Koyama Kimiko sensei (1906-1999). Marièe à un professeur d'université, elle organisait des ateliers quatre fois par mois. La Gakkai comptait alors plus de 600 membres. Il y avait 13 filiales dans tout le Japon, qui rassemblaient 250 membres. Koyama sensei a laissé quelques revues importantes et des livres, mais que l’on ne trouve pas à la vente.

7ème Président - Kondo Masayoshi sensei, professeur d'université (1998). Il est dit qu’il s’est montré intransigeant vis-à-vis des personnes qui souhaitaient intégrer la Gakkai. Sans recommandation, il était impossible pour elles d’en devenir membre. Les membres, quant à eux, reçoivent l'ordre formel de ne rien révéler des enseignements qu’elle dispense sous peine de bannissement. Par voie de fait, elle est devenue une organisation de plus en plus secrète.

8ème Président - Takahashi Ichita, Président actuel depuis janvier 2010. A ce jour, nous n’avons aucune information le concernant.

Il ne reste plus que deux filiales rassemblant seulement 200 membres, une à Tokyo, siège de la Gakkai, et une à Kobe, capitale de la préfecture de Hyōgo, située sur l'île de Honshu. Les membres les plus anciens et les plus compétents sont âgés et en passe de mourir. Si cet état perdure, les enseignements de la Gakkai disparaitront complétement, comme ceux dans d’autres cultures qui ont refusé de s’ouvrir au monde. Ce n’est pourtant pas ce qu’Usui sensei avait souhaité ! Souhaitons que Takahashi Ichita soit plus ouvert !

Usui sensei laissera plus de 2000 étudiants dont 19 formés au niveau Shinpiden et autorisés à donner le Reiju.

Selon les dires d'Hyakuten Inamoto, le fondateur du Komyo Reiki, il savait que sa vie serait de courte durée. C’est probablement pour cette raison qu’il a formé autant de personnes à sa méthode et élevés au rang de Shinpiden sur une période aussi courte des membres de la Gakkai capables de transmettre à leur tour l’Usui Reiki Ryoho.

A la suite, quelques uns de ses élèves :

Yuri-in (nonne Tendai et ami de Tenon-in. Elle a dit avoir étudié avec Mikao Usui de 1920 jusqu'à 1926) ; Mariko Suzuki san, nonne du Bouddhisme Tendaï, cousine de l'épouse de Mikao Usui étudia avec lui de 1915 à 1926 ; Hôichi Wanami ; Kanichi Taketomi ; Tenon-in (nom bouddhiste de Mariko Obaasan) ; Toshihiro Eguchi ; Kaiji Tomita ; Chujiro Hayashi ; Juzaburo Ushida ; Sonoo Tsuboi ; Masayuki Okada ; Kozo Ogawa ; Yoshiharu Watanabe ; Harue Nagana ; Imae Mine.

Ci-dessous une photo d'Usui sensei, assis au deuxième rang en partant de la gauche, en compagnie de ses étudiants. Chujiro Hayashi se trouve au premier rang, à l'extrême gauche.

La photo porte les mentions suivantes : « Shin Shin Kai Zen Usui Reiki Ryoho Reiju-sha Ichido » (Atelier de transformation de la méthode de guérison Reiki d'Usui, membres autorisés à donner le Reiju) ; et en datation Taïshô : le 16 janvier 1926.

Une autre photo d'Usui sensei, assis au deuxième rang, sixième en partant de la gauche, en compagnie de ses étudiants. Hayashi sensei se trouve sur le rang du haut, quatrième en partant de la droite.

Quelques-uns sont célèbres pour leur contribution à la diffusion du Reiki.

Mariko Suzuki San, une nonne du Bouddhisme Tendaï, cousine de l'épouse de Mikao Usui étudia avec lui de 1915 à 1926. Elle avait en sa possession des manuscrits de Mikao Usui et a retranscrit des techniques de méditation et des enseignements. Elle est à l'origine de la transmission de l'Usui Teate en Occident. Cette information est contestée par les membres de la fédération du Gendai Reiki ho.

Kozo Ogawa s'est montré très actif dans la poursuite de la Fondation originelle de Mikao Usui, l'Usui Reiki Ryohô Gakkaï. Il a ouvert une clinique de Reiki à Shizuoka et a transmis son expérience à son fils adoptif, Fumio Ogawa (ci-dessous).

Toshihiro Eguchi, ami intime de Mikao Usui, fondateur de l'École "Tenohira Ryoji Kenkyu-kaï". C'est en grande partie grâce à lui que le Reiki a continué de s'épanouir au Japon. Il a publié à compter de 1928 jusqu'à sa mort en 1954 plusieurs livres sur la guérison naturelle et les soins par imposition des mains, dont "Te No Hira Ryoji Nyumon", "Introduction au soin par imposition des mains", et "Te No Hira Ryoji Wo Kataru", "Une histoire du soin par imposition des mains."

Kaiji Tomita, étudiant direct de Mikao Usui. Il créera son école, "Teate Ryoho kai". Ses enseignements comportaient 4 niveaux : shoden, chuden, okuden, et kaiden. En 1933, il écrivit un livre intitulé "Reiki To Jinjutsu - Tomita Ryu Teate Ryoho", réédité en 1999 avec l'aide de Toshitaka Mochizuki. Sont inclus des études de cas, la technique hatsurei ho qui comprend l'utilisation de waka, et les positions des mains pour certaines maladies. Les techniques sont utilisées conjointement avec le système du Reiki d'Usui.

Chujiro Hayashi (1880-1940) né à Tokyo. Officier de marine diplomé de la 30ème classe navale du Japon en 1902, en 1918, il est nommé directeur de la station de défense du port d’Ominato, principale base aéronavale de la marine impériale japonaise dans le nord de l’île de Honshū avant et durant la Seconde Guerre mondiale. Le chef du personnel était Kanichi Taketomi, celui qui allait devenir le 3ème président de la Gakkai.

Il n’était pas chrétien, ni médecin, comme certains commentateurs du Reiki l’ont affirmé, mais bouddhiste et pratiquant du Soto Zen. Il aurait inclus certains éléments du Shinto dans ses pratiques. Il avait environ 45 ans quand il rencontra Mikao Usui en 1925. Le temps de son étude avec lui fût relativement court, seulement 10 mois. Ce fait invalide l'affirmation qu’il fallait plusieurs années entre chaque niveau. Contrairement aux autres étudiants de Mikao Usui, il n'a pas enseigné le Reiju, mais une initiation qui inclut des symboles et des lignes de sons, shingon ou jumon en japonais.

Avril 1926 - juste après la mort d'Usui Sensei, Hayashi, Ushida et Taketomi reprennent la clinique de Nakano. Les niveaux du Reiki sont à nouveau modifiés au sein de l'Usui Reiki Ryoho Gakkai.

Les enseignements sont divisés en 4 degrés

Shoden, Okuden Zenki, Okuden Koki et Shinpiden réservé aux étudiants talentueux et choisi par le professeur. Une fois initié à Shinpiden, il reçoit la permission de pratiquer professionnellement des traitements sur d'autres personnes. L'étudiant peut assister le professeur que lorsqu'il a atteint le niveau Shinpiden. Cette position s'appelle Shihan-Kaku. Elle signifie "assistant du professeur". Lorsque le professeur estime l'étudiant prés, il l'autorise à tenir ses propres réunions et à avoir ses étudiants. Cette position s'appelle Shihan. Elle signifie "professeur".

Niveaux des enseignements du Reiki, de Mikao Usui à nos jours

Les niveaux du Reiki avant 1925 sont basés sur l'ancien système des Menkyo (Men = se soustraire à, échapper. Kyo = permettre, autoriser). Il a été développé par Jigoro Kano (1860 - 1938), le fondateur du Judo (Voie de la souplesse), pour marquer la différence de niveau entre pratiquants d'un art martial.

Le système des Menkyo a pris naissance durant la longue période de paix (1603-1868), lorsque les Budo (voie martiale) ont progressivement remplacé les Bugei (techniques guerrières). Il est resté quasiment inconnu en occident jusqu'à l'arrivée du Hakko-ryu-Ju-Jutsu.

"Celui qui reçoit un menkyo, se soustrait à l’autorité du maître et à la fois est autorisé à s’exprimer, transmettre l’art martial. Le système des menkyo, engage totalement la responsabilité du pratiquant. Il doit, par lui-même, trouver sa juste place à la fois vis à vis de lui-même dans sa progression et vis à vis du maître et du contenu de l’enseignement. Paradoxalement, le système des menkyo, loin d’affranchir le disciple, le lie d’une manière profonde à son Maître. En effet ces liens sont ceux qui lient des individus ayant pris, à la fois séparément et en commun la responsabilité de l’étude et de la pratique de la Voie. Le système des menkyo par son objectivité place le disciple devant sa propre responsabilité. Il le laisse dans son devenir possible et ne le fige pas dans un niveau artificiel, un numéro de grade. Recevoir un menkyo accélère les processus de manifestation de l’ego de l’élève et jette une lumière vive sur ce qu’il est en réalité et qui dormait ou était dissimulé, volontairement ou non". (Okuyama Shizan. o.cit)

Février 1927 - Les étudiants de son organisation, l'Usui Reiki Ryoho Gakkaï, érigent une stèle commémorative en son hommage au temple de Saiho-ji. Sur cette stèle est gravée en vieux japonais la vie d'Usui sensei. Le temple est placé sous l'autorité de la secte "Rinzai-shu", une des écoles du bouddhisme Zen, où les enseignements alternent entre la pratique de zazen, l'étude des koan et le travail physique.

La stèle commémorative d'Usui sensei au cimetière de Saihô-ji. Photo prise lors de mon voyage au Japon.

Saiho-ji figure sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1994.

Le jardin du temple Saiho-ji est situé dans le quartier Nishigyo à l'Ouest de Tokyo. Ce fut un des premiers jardins à être associé avec le Bouddhisme zen. Connu sous le nom populaire de Kokedera, le jardin des mousses, à cause du revêtement naturel du sol, Saiho-ji est entré dans la sphère du Zen Rinzai quand Muso Soseki restaura le Temple en 1339, transformant son style dicté par le Jodo en un style typiquement Zen et changeant son nom en Temple de l'Ouest ou Temple au parfum de l'Ouest. L'origine de l'étang qui s'étend à l'Est du jardin est obscure, et date probablement de l'époque asuka (le site est supposé avoir abrité la villa du prince Shotoku). Durant la période Tempyo de l'ère Nara, un temple consacré à Amida y fut établi, et probablement l'étang et le jardin, plus étendus que de nos jours et sensés incarner la Terre Pure de l'Ouest du Bouddha Amida. (cit. Clifton C. Olds, Professeur d'histoire.)

1931 – Hayashi se querelle avec Taketomi Sensei, le directeur de l’Usui Reiki Ryoho Gakkai. Ushida et Taketomi continuent à enseigner selon les instructions de Mikao Usui ; tandis qu'Hayashi dirige la "Clinique du Mémorial", ainsi nommée parce que le mémorial de l’empereur Meiji est proche de la clinique Reiki de Nakano. Tatsumi et d'autres étudiants l'abandonnent, sentant Mikao Usui trahi. Les ateliers d’Hayashi se font dorénavant sur cinq jours et soit pour un prix exorbitant, soit en échange de huit heures par mois de service pendant trois mois pour le Shoden, neuf mois pour l'Okuden. Hayashi crée son propre manuel de soin, d'environ quarante pages, le "Ryoho Shishin". (Pascal Treffainguy. o.cit)

Il créa sa propre école, "Hayashi Reiki Ryoho Kenkyu-kai", Centre de Recherche de la méthode de soin Reiki d'Hayashi, ainsi que sa méthode, "Hayashi Shiki Reiki", la méthode de Reiki selon le système Hayashi. On suppose qu'il a été le premier praticien à avoir créé une clinique professionnelle Reiki.

1935 – Sa sœur décédée, Hawayo Takata (1900-1980), une japonnaise vivant à Hawaii, se décide à rejoindre ses parents au Japon pour se faire soigner, de l'asthme s'étant déclaré en plus de ses douleurs abdominales.

A l'hôpital de Tokyo, on lui prescrit trois semaines de repos et une nourriture équilibrée pour retrouver force avant d'envisager une intervention chirurgicale. Une voix intérieure lui conseille d'abandonner l'idée d'une opération, elle s'informe alors des formes de médecine moins agressives auprès d'un médecin. Il lui indique la clinique de Reiki d'Hayashi, où elle se rendra chaque jour pour un soin durant quatre mois. Elle se rétablit durablement et demande à étudier la science du Reiki. (Pascal Treffainguy. o.cit)

10 décembre 1935 - Elle reçoit le Shoden d'Hayashi chez qui elle réside un an avec ses deux autres sœurs.

1937 – Avant son départ pour Hawai, elle reçoit l'Okuden.



Atelier Okuden 1937

Sur cette photo, on remarque que la majeure partie des étudiants d'Hayashi sensei sont des femmes ; ce qui invalide une des prétentions de Takata à avoir été la première femme initiée au Reiki.

Hayashi sensei et Chie, son épouse, rejoignent Hawayo Takata à Hawaii en 1937 et y résident jusqu'en février 1938. Takata a dû vendre sa maison pour payer le montant de son autorisation à enseigner le Reiki. (Pascal Treffainguy. o.cit)

10 mai 1940 - Afin d'échapper à la mobilisation des réservistes de l'armée, Hayashi sensei se donne la mort par arrêt volontaire des battements du coeur en présence de ses étudiants et de Madame Takata.

Il avait formé 13 enseignants de Reiki, dont Tatsumi San, Wasaburo Sugano, Shouoh Matsui, Hawayo Takata et sa femme Chie Hayashi. Chiyoko Yamaguchi, la mère de Tadao Yamaguchi, fondateur du Jikiden Reiki, a bien étudié avec Hayashi, cependant, elle n'a pas reçu le niveau Shinpiden par lui, mais par un de ses oncles, Wasaburo Sugano.



Hayashi sensei en compagnie de ses étudiants en 1938

1947 - Sous la pression du gouvernement américain, représenté au Japon par le commandant Mac Arthur, l'empereur Hirohito et le peuple japonais vont se voir contraint de collaborer avec ce dernier. Des réformes politiques et sociales vont être édictées. Parmi celle-ci, l'interdiction totale d'exercer la médecine orientale. De nombreuses thérapies manuelles seront interdites parmi les trois cents inscrites à la préfecture de Tokyo. Ce fût le cas pour le Reiki, ce qui peut expliquer qu'il se soit pratiqué dans la discrétion la plus totale par la suite. Certains commentateurs du Reiki ont soutenus qu'il n'était plus pratiqué au Japon, mais cette information est erronée. La Gakkaï, l'organisation de Mikao Usui, n'a jamais cessé d'exister et dispense encore à ce jour des enseignements à ses membres.

1955 - Takata ouvre un centre de soin à la Jocinta, en Californie, puis un autre à Oahu. Elle donne des cours dans tous les états d'Amérique sous le titre "Usui Shiiki Ryoho", "Système de Santé Naturelle Usui".

Décembre 1980 – Hawayo Takata décède. Elle a formé 22 élèves de Reiki : Dorothy Baba, Ursula Baylow, Rick Bockner, Patricia Bowling Ewing, Barbara Brown, Fran Brown, Phyllis Lei-Furumoto, Beth Gray, John Gray, Iris Ishikuro, Harry Kuboi, Ethel Lombardi, Barbara Mc Cullough, Mary Mc Fadyen, Paul Mitchell, Shinobu Saito, Bethel Phaigh, Virginia Samdahl, Wanja Twan, Barbara Weber Ray, Kay Yamashita et George Araki. (Pascal Treffainguy. o.cit)

Elle n'a pas enseigné le Reiki d'Usui, mais une version très révisée du Reiki d'Hayashi. Elle créa également sa propre méthode de Reiki, "Usui Shiki Ryoho", un style épuré. Elle n'enseignait pas les techniques japonaises que l'on connaît aujourd'hui. Après son décès, dans les années 80, Lei Phyllis Furomoto, sa petite fille, la seule à avoir commencé à enseigner à l'époque, créa une association, "Reiki alliance", qui fonctionne encore aujourd'hui. Décédée le 31 mars 2019, elle fût l’un des derniers témoins de cette période de l’histoire du Reiki.

Phyllis Lei Furumoto en compagnie de sa grand-mère, Hawayo Takata

Pour clore ce chapitre, il y a aujourd'hui 3 branches de la méthode Reiki, celle qui appartient à la lignée occidentale, via les enseignements de Madame Takata et celles des lignées japonaises via les enseignements de Mikao Usui et de Chujiro Hayashi.

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